Le Pantalon à Ponts
Histoire de la mode
Notre vestiaire va très bientôt s’enrichir d’une Marinière dont je vous racontais l’histoire ici, alors quoi de plus évident, me direz-vous, que de lui adjoindre un Pantalon à pont. Loin de moi l’idée de vous proposer le total look moussaillon arpentant les quais de la Trinité sur Mer, pas de panique !
Juste vous proposer 2 essentiels indémodables, qui après ces prochaines réservations, rejoindront sans doute nos iconiques !
Laissez-moi vous conter son histoire.
Contrairement à la marinière, née militaire, le pantalon à pont trouva son origine dans les durs labeurs des gens de la mer, marchands et pêcheurs, au XVIIIe siècle en Bretagne.
Combien de patrons morts avec leurs équipages !
[…]
Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée
Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée ;
L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots !
Je n’aurai pas l’irrévérence de prétendre que le grand Victor Hugo dans son sublime Oceono Nox, évoquait le pantalon à pont, mais moi, à travers les méandres de mon imagination en bataille, je ne peux m’empêcher d’y voir et rappeler pourquoi le pantalon à pont a pu améliorer le sort des pêcheurs et des matelots.
Encore un phénomène de « Tarte Tatin », (sérendipité) ! Innovation née d’un hasard ou d’une contrainte. La sagacité et l’esprit pratique des gens de la mer leur firent tôt découvrir qu’ils auraient moins de risque de se faire accrocher par chaluts, filets et bouts dans les manœuvres au ras du bastingage, si leurs pantalons étaient dépourvus de boutons centraux. C’est ainsi que germa l’idée d’un pantalon à rabat sur le ventre avec boutonnage sur les bords.
Comme il l’advint pour le Jean denim, qui passa en un siècle du statut de vêtement de travail à icône universel de mode, le pantalon à pont tirera magnifiquement parti de sa singularité d’origine pour évoluer vers un vêtement seyant pour femme. En taille haute et coupe droite, voici la martingale pour affiner toute silhouette, la plupart des créateurs – Lagerfeld, Sonia Rykiel, Chloé, j’en passe… - lui ont fait belle place dans leurs collections, à mon époque chez Sézane, j’en avais d’ailleurs dessiné un qui connut un franc succès.
J’ai voulu, à mon tour, faire entrer ce vêtement dans votre vestiaire. Les chemins de l’inspiration sont mystérieux ; dans la «forêt des symboles » chers à Baudelaire, que j’ai évoquée en vous contant la Marinière, nul doute que l’image de ma Mère en 1970 portant nonchalamment pantalon à pont et blouse hippie - ou presque ! Les vapeurs psychédéliques étant bien moins son sujet que la joie de vivre ! – s’est frayé son joli chemin dans le labyrinthe de mon inspiration.
La silhouette de la magnifique Françoise Hardy ne fut sans nul doute pas étrangère à mon coup de crayon.
🎶 Le premier bonheur du jour
C’est un ruban de soleil
Qui s’enroule sur ta main
Et caresse mon épaule
C’est le souffle de la mer
Et la plage qui attend
[…]
Comment ne pas être inspirée en écoutant cette chanson de cette icône de mode, au talent fou ?
A l’occasion de cette nouvelle création, nous allons poursuivre notre mouvement de recentrage en France. J’ai fait la rencontre de Sylvain dans un atelier proche de Paris. C’est là que votre pantalon à pont sera confectionné à partir de stocks dormants d’un beau denim en sergé 100% coton, « zéro gâchis » évidemment, pour ces boutons écussons, ils viennent de Lyon notre fournisseur préféré.
Ce qui est sûr, c’est qu’Armand répondra à toutes nos promesses « faire du beau et le faire bien », 100% français, de bout en bout, du dessin, au prototype, à la matière « zéro gâchis », et à la fabrication près de Paris !
Pour ne rien vous cacher je l’ai nommé ARMAND … et je ne sais pas vraiment pourquoi !
Rien à voir avec Armand Duval, l’amoureux transi de la Dame aux camélias, je trouve simplement la musicalité de ce prénom, bien agréable, aurait-il d’autres résonances , mystère ?
La créativité consiste juste à relier des choses entre elles , avançait Steve Jobs, et des choses souvent étrangères les unes aux autres, ainsi va Mister K .
CH