Aujourd’hui je vous présente Astrid . Je me méfie des superlatifs qui banalisent tout et je fais attention à ne pas me laisser submerger par trop de joie... Je m’y entraîne tous les jours, c’est du boulot !
Aujourd’hui pourtant, je vais faire exception en vous présentant celle qui est devenue mon ASSOCIÉE et j’en suis très contente.
Le 28 Mars dernier, restera gravé dans ma mémoire comme la date des premiers beaux jours du printemps et des cerisiers en fleurs , y compris à Paris avec un minimum d’imagination... et de plus c’est vrai, il faisait un beau soleil ce jour-là. Cette date est aussi gravée au bas d’un document intitulé Pacte d’Actionnaires et, sous cette date, nos deux signatures apposées sans trembler : Astrid et Charlotte. Je viens d’ouvrir à Astrid le capital de Mister K qui ne sera plus SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle ) mais société plurielle.
Notre association illustre si bien qu’ « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » (Paul Eluard).
Nous avons fréquenté la même école maternelle, dans des classes différentes. Nous nous sommes peut-être frôlées autour d’une marelle dans la cour de récré ? Aucun souvenir très précis. Plus de 25 ans plus tard, nous nous en sommes rendu compte dès nos retrouvailles, il y a quelques mois. Sylvain venait de décider de quitter mon entreprise et ses projets, me laissant sans explication et très déçue... Alors Astrid est apparue dans mon paysage comme par enchantement. Pendant ces quelques mois, nous avons beaucoup parlé, de tout, de rien, mais suffisamment pour constater que les pièces éparses du puzzle de nos deux caractères et de nos projets professionnelles s’emboîtaient bien.
Qui est Astrid, d’où vient-elle ?
Née un 17 Juillet 1984... jour de la Sainte Charlotte... vous voyez bien qu’il n’y a pas de hasard ! Parisienne dans l’âme depuis sa naissance dans un foyer de médecins, tournés vers les autres, avec en plus le désir ardent de doter les 3 enfants d’une solide éducation . Dans ce bain familial, ces trois-là auraient pu être prédestinés à la médecine, comme une projection obligatoire . Ce ne fut pas le cas , ce n’est jamais le cas avec des parents qui aiment et encouragent sans mettre une pression forcenée sur les enfants. Je connais aussi ce sentiment. Bac en poche, prépa. écoles de commerce, direction l’EDHEC à Lille, la belle métropole du Nord , très prisée des étudiants paraît-il . La qualité des études n’est sûrement pas le seul critère d’attraction...! Mais aucun excès inavouable, juste le souvenir pour Astrid de deux belles années hors de sa zone de confort parisienne dédiées à son diplôme et une activité annexe révélatrice : Astrid s’y est investie dans une association d’étudiants qui organisait des stages de prise de parole en public et négociation pour tous étudiants, y compris venus de toute la France. Découverte du travail en équipe et d’un projet qui fait sens. Puis, l’envol, au sens propre comme au sens figuré : une année 1/2 de césure pour enchaîner stages à l’international (y.c Hermès à New York) et découvrir très vite le goût du marketing et des métiers de la mode . Mais le plus formateur fut peut-être ce programme d’échange effectué à Mexico. Découverte d’une culture «latina » accueillante et attachante ... et puis question rupture avec toute zone de confort, Astrid fut servie ! le programme d’échange fut bien couronné par un diplôme de sortie, mais aussi par... l’incendie accidentel de l’appartement de co-loc et pour finir, un rapatriement sanitaire pour cause de pandémie de grippe aviaire dans le pays... tout va bien. De retour à Paris Astrid a les idées claires, pas la névrose des ambitieuses prêtes à tout pour faire carrière - mais peut-on sérieusement « faire carrière », au service des autres et d’un projet, en étant tueur ou tueuse à gage ? impossible, cela n’a aucun sens profond - non, Astrid a juste les idées claires et va où ses goûts et son cœur la portent. Ses goûts, tout d’abord, vont à l’Institut Français de la Mode, pour compléter de façon pratique le cursus théorique de l’EDHEC. A la sortie de l’IFM, aucun temps mort. Stage au Comptoir des Cotonniers, stage heureux et décisif, converti en premier job. Environnement managérial gratifiant au plan humain , en accord avec l’image de la marque et de ses valeurs «mères filles » apaisantes. Tiens tiens ! l’image d’une marque aurait-elle à voir avec la qualité du facteur humain qui la compose ? Évidemment, j’en suis convaincue, plus que jamais. Capitalisation d’expérience dans le marketing, le merchandising et promue « buying manager » au sein de cette jolie marque. Un bonheur n’arrive jamais seul, Jean-Baptiste gagne le cœur d’Astrid ... 6 belles années passent et naturellement Cléa vint au monde. Mais comment explique-t-on que la plupart des boites, même les plus vertueuses, au lieu de voir dans un congé maternité un superbe tempo d’épanouissement dans la carrière d’une femme, n’y voit qu’une contrariété dans le tableau managérial ? Toujours est-il qu’au retour de son congé mat. , le tableau avait changé : hiérarchie différente, emprise d’investisseurs japonais au capital de la Holding, la culture un peu familiale des débuts avait laissé place à des injonctions financières. Rien de vraiment insupportable, cela fait partie des aléas d’un groupe en croissance . Mais pour Astrid, l’envie de poursuivre sur ce nouveau chemin s’évaporait jour après jour, jusqu’au jour où Pia vint à son tour égayer les jours - et les nuits ! - de ses parents et de sa grande sœur. Alors sans fracas, Astrid s’en alla sans trop savoir où elle allait rebondir, avec pour seule certitude qu’elle voulait rebondir dans un projet à taille humaine et d’esprit start up.
Alors Astrid a mis le pied mon bureau-atelier-capharnaüm . Quelle étincelle a-t-elle pu trouver dans le bric-à-brac de ma boutique, pour qu’Astrid sonne à ma porte tous les matins pour entrer en douceur dans mon projet ?
Elle seule le sait, ou bien simplement parce que c’était elle et parce que c’était moi, pour paraphraser Montaigne. Impossible de déterminer qui de nous deux à envisager l’association la première . Ensemble, implicitement, est le plus probable. Il n‘y a pas eu véritablement de négociations entre nous, tellement nous converg(i)ons sur l’essentiel. Les instants de tension paranoïaques et la théâtralité qui président aux négociations comme on en voit dans les séries à la télé, nous furent épargnés, vous voyez quand les deux parties roulent des mécaniques de chaque côté d’une table de réunion qui ne réunit rien. Nous ne sommes pas faites pour cela, alors inutile de jouer un jeu âpre et convenu qui n’est pas le nôtre, mais l’esprit plus que la lettre. C’est ainsi que le 28 Mars dernier, à midi pile, Astrid et moi nous sommes engagées l’une envers l’autre - et les deux envers vous - à faire prospérer Mister K., multiplier pour vous les créations et donner un sens tangible à notre Marque. Notre complémentarité est si évidente . Notre pacte établit pour la forme quelques règles de gouvernance, cependant pas besoin de se réfugier dans le document pour savoir que : méthode-organisation-analyse financière et comptable- achats -merchandising- .... c’est Astrid, Directrice Générale , et que création- design- direction artistique- relations extérieures - community management .... c’est moi, Présidente.
Mais les titres ou la moindre ligne de démarcation n’ont guère de sens tant nos affinités sont interdépendantes . « Elles se mêlent et se confondent l’une l’autre, d’un mélange si universel qu’elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes », ainsi parlait Montaigne pour décrire son amitié avec La Boétie. Pacte d’Actionnaires ou d’amitié, pour nous, aucune différence.