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Zéro gâchis pour la planète

On apprend que 2020 aura été l’année la plus chaude depuis des lustres.    

Dans ma «branche », l’industrie textile, le constat ne laisse plus place au doute. Cette activité se classe parmi les premiers pollueurs. Chaque étape du cycle de vie d’un vêtement contribue à peser sur notre environnement. Extraction des matières premières, culture des fibres naturelles, récolte, emballage et expédition … a fortiori, si les matières premières sont synthétiques, ce qui signifie extraction d’hydrocarbures et transformations chimiques pour créer un fil. La confection du tissu est massivement mécanisée, induisant transports et déchets. La distribution engendre packaging (encore moins vertueux, s’il est en plastique et jetable ), transport très consommateurs d’hydrocarbure (avions, bateaux, camions).  L’usage du vêtement une fois acheté, cycles de lavages, incinération … parachèvent la séquence consommatrice d’énergies. 

 

 


Que faire et comment le faire ?     

Plus que jamais, nos entreprises se doivent d’entrer en résonance avec les aspirations des clients devenus citoyens, usagers et acteurs de la formidable pièce qui se joue. Nous pouvons, collectivement, infléchir la courbe du réchauffement climatique en effectuant chacun(e), jour après jour, une action, même minuscule, qui rompt avec nos routines stratifiées d’achat compulsif de produits jetables.   

Mister K a pour ambition d’appliquer cette équation, fondée sur la quête de sens et l’engagement, sans pour autant transiger avec l’aspiration des femmes à assumer élégance et singularité. L’estime de soi n’est-elle pas la meilleure alliée pour percer le plafond de verre ? mais cela est un autre débat, revenons à nos moutons : que fait, concrètement, ma Marque pour inverser la courbe de toutes actions polluantes dans la branche textile ? Voici une liste, non limitative, des axes qui sous-tendent notre action .   

 « Zéro stock, zéro gâchis » est bien plus qu’un slogan, mais une conviction profonde 

Cette conviction fait appel aux notions fondamentales de l’économie circulaire, qui prône le recyclage des déchets, leur transformation en énergie ou bien l’utilisation judicieuse du juste nécessaire aux productions. Le temps est venu de prendre conscience que notre terre et ses océans suffoquent sous la masse de rejets et déchets que des milliards d’humains abandonnent. 

Ceux qui n’ont pour objectif que de se nourrir et survivre à la fin du jour – les quelques 3 milliards qui n’ont que 2 $ par jour en poche pour vivre [ source : ADT Quart Monde ],  ceux-là ont quelques excuses de ne pas avoir une conscience aiguë et prioritaire des enjeux environnementaux et des risques dont ils sont les premières victimes désarmées … mais les autres, nous, qui avons le luxe de raisonner en connaissance de cause, nous avons pour impératif moral d’inverser le cours de ce glissement dont la prochaine génération nous demandera compte sans clémence.   

En toute modestie, c’est cette éthique d’action qui me guide. Avant de dessiner et lancer une collection. Je ne me jette pas sur la planche à dessin de façon capricieuse en spéculant que l’intendance devra obligatoirement suivre : fournitures, métrages « pifométriques » de tissus, volumes estimatifs de production, fabrications au bout du monde, retour en avion cargo, merchandising au petit bonheur la chance, publicité agressive … et puis si la collection ne marche pas, on stocke en attendant un second tour en soldes ou Black Friday … Non ! Nous procédons de manière différente en rupture avec de telles pratiques. 

 Les collections sont élaborées de façon quasi interactive en écoutant les aspirations de la communauté des clientes. 

Dès cet instant un réseau dédié d’informateurs partenaires signale tous stocks dormants de métrage et matières en provenance, toujours, de grandes marques de luxe. L’upcycling, c’est-à-dire, littéralement, le surcyclage , est une tendance de fond née de la prise de conscience que le luxe devenu abordable a toutes les vertus. L’effet « snobisme » est une loi économique battue désormais en brèche par l’upcycling. Beaucoup considèrent encore qu’acheter très cher le produit d’exception d’une marque de luxe, est une façon d’accéder à une sorte de statut social privilégié et gratifiant. Le désir de reconnaissance est humain. Et puis ces grandes marques constituent un écosystème qui fait vivre tout un maillage de talents, créateurs, artisans, travailleurs de l’ombre … ce n’est pas rien, les enseignes de luxe constituant même le vaisseau amiral de la réputation du pays. 

Ces grands groupes sont évidemment au fait des tendances profondes de la société et des enjeux climatiques ; ils vont nécessairement s’adapter. 

À l’occasion du G.7 de Biarritz en 2019, François-Henri Pinault, PDG de Kering (i.e : Gucci, Saint-Laurent, Balenciaga, Boucheron…. pas moins !) a pris l’initiative de lancer le « Pacte de la Mode » qui vise notamment à passer à 100% d’énergies renouvelables sur toute la chaîne d’approvisionnement d’ici à 2030, c’est-à-dire demain ! En attendant que ces lourds vaisseaux réussissent l’ambitieuse manœuvre, les petits bateaux à moteur de nos jeunes marques sont bien plus agiles pour changer de cap. 

Je ne ressens aucun complexe d’infériorité ou parasitisme dans le fait de recycler et exploiter le stock dormant, voué à probable destruction, d’une marque de luxe. Au contraire j’y vois comme un manifeste et le partage de convictions avec une communauté de clientes en quête de sens. Il serait inconséquent de penser que le beau coûte obligatoirement cher ! La transparence et la sincérité doivent être au cœur de la composition du prix. L’acte d’achat devient lui-même engagement citoyen, dès lors qu’on adhère au calcul des prix et marges. Dans cette veine, nous nous interdisons de gonfler artificiellement les prix pour les réduire le jour des soldes ou de Black Friday. Nous ne participons pas à ces événements, par principe. En revanche nous vendons nos collections au travers d’un système de pré-commandes. Autrement dit, nos clientes sont invitées et intéressées à suivre sur notre site, en temps réel, la gestation de leurs vêtements. Justesse des prix, luxe abordable, patience, savourer l’instant qui vient… il est bon de flâner hors des sentiers battus de la névrose consumériste.   

Justement, l’autre axe de ma marque se résume à «Faire du beau, Faire le bien, le Faire bien ». C’est un tout. Aucune stratégie savante de marketing ne se cache derrière cette formule, qui n’en est pas une. 

Aucun gourou n’a fait de présentation Power Point chatoyante et conceptuelle face à des cerveaux disponibles, avant de me lancer. Non ! J’ai d’instinct et par la force des choses découvert et éprouvé toute la force souterraine de la sérendipité. Ce terme plein de mystère et de magie, désigne le processus qui transforme un accident en innovation fortuite. La tarte Tatin, ratage culinaire au départ fut prestement transformé en délicieux dessert. Je rappelle souvent qu’elle symbolise un peu mon parcours intime d’entrepreneure. Mon accident de vie, la maladie, a permis de métaboliser en moi le désir ardent de « faire du beau, faire le bien, le faire bien », comme une revanche sur le mauvais sort. J’ai la conviction que la menace environnementale, comme le virus scélérat, a déclenché un phénomène de sérendipité qui va, lentement mais sûrement, ouvrir des horizons nouveaux. 

Tout ne va pas se passer comme dans un rêve, il va falloir pousser les murs ! Mais toujours dans le consensus et la recherche obstinée de l’effet utile de chaque petit bout d’actions et petits gestes qui créeront un momentum, comme une lame de fond.   

Pour l’illustrer, au ras des pâquerettes, nous militons pour n’utiliser que des alternatives aux colorants ultra polluants de nos Jeans. Nous proscrivons l’utilisations des rivets métalliques sur ces Jeans ou tout vêtement, de sorte à ne pas enrayer leur recyclage. Le tannage de nos cuirs est exclusivement végétal. Évidemment ces cuirs proviennent d’animaux déjà morts, destinés à l’alimentation. Le faux cuir végétal emporte un idéal que je respecte, mais son processus de transformation suppose beaucoup d’opérations qui n’ont pas toutes les vertus écologiques … entre deux maux, choisir le moindre. Nous militons pour l’emploi de cintres recyclables en remplacement des cintres en plastique de nos fournisseurs qu’on jette par tonnes à la poubelle. Il en va de même pour le packaging qui doit proscrire le film plastique au profit d’emballages recyclables. Toutes ces micro actions de bon sens s’inscrivent dans une démarche globale et fédératrice. Nous avons bon espoir de faire adhérer nos fournisseurs et usines à une charte éthique par laquelle tous ensemble nous n’accepterons de collaborer qu’à la condition que les droits humains, sociaux et environnementaux soient respectés à chaque séquence du processus qui va de la planche à dessin jusqu’à la mise en vente du produit. 

 A cette enseigne, faire fabriquer en France, ou du moins au sein de l’Union Européenne, pas plus loin, est privilégié. 

Il n’y a aucune pulsion nationaliste ou chauvine derrière cette pétition. Il y a application d’un principe de réalité. Les circuits les plus courts limitent les coûts frictionnels et notre pays a capitalisé un savoir faire artisanal exceptionnel qui remonte à Louis XIV, dont l’hubris et le désir de rayonnement ont au moins permis l’éclosion de cette magnifique tradition, qui signifie avant tout transmission, au sens étymologique, au lieu d’y voir un folklore cocardier. Quand je visite nos ateliers partenaires, qui savent redonner vie à nos métrages de soie pour en faire de beaux chemisiers, ou bien qui ont le talent pour réveiller les cuirs dormants de grandes Maisons pour en faire nos blousons et sacs d’exception, je ressens, physiquement, toutes les vibrations du compagnonnage et la fierté du travail bien fait. C’est tellement plus attachant et durable qu’un chemisier en popeline de nylon elasthanne ou un accessoire en skaï sans âme et jetable. 

Cependant le sort des ouvrier(e)s, ou pire des enfants, qui sont pratiquement enchaînés pour produire en masse ces articles low cost, m’obsède. Ils ont droit à tellement plus de dignité et de confort. C’est en appliquant résolument le Pacte de la Mode et en brisant la kyrielle des intermédiaires cyniques perpétuant ce système d’exploitation de la misère, que leur sort changera. Logiques terriblement contradictoires : d’un côté nous avons besoin de relocaliser nos productions pour plein de raisons vertueuses, y compris la lutte contre le réchauffement climatique, de l’autre, par le fait même, nous enrayons le système productiviste low cost qui nourrit, chichement, mais qui nourrit des familles entières de pauvres. Je me raisonne en disant qu’inverser la courbe funeste du réchauffement permettra d’éviter la submersion totale des rives du delta du Gange, dont les inondations saisonnières emportent déjà bien trop de vies.   

 Je refuse de croire qu’il serait déjà trop tard pour changer le cours de l’histoire. L’ami Albert Einstein qui s’y connaissait en relativité et dilatation du temps qui passe, eut cette fulgurance : Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.

C.H