ITW n°25: Corinne - K fighteuse.
Ex K fighteuse du Sein & Créatrice de Neosensuelle: "la marque de lingerie pour toutes ces femmes qui ont eu les seins malmenés"
Hello Corinne,
Tout d’abord merci infiniment d’accepter de partager l’histoire de ton K, c’est vraiment courageux et généreux de ta part :)
Commençons:
Qui es tu ?
Prénom: Corinne
Age : 48 ans
Profession: Chef d’entreprise depuis peu
Ou vis tu : en Essonne
Pourquoi acceptes-tu de partager ton histoire aujourd’hui ?
Pour rappeler aux femmes que la vie est le plus beau cadeau que l’on nous a fait !
et que nous ne devons pas baisser les bras.
Quelles sont tes qualités (en quelques mots) ?
Je dirais principalement optimiste et dotée d’un positivisme contagieux.
Quelles sont tes passions (en quelques mots) ?
La vie, l’aquarelle et la danse
Peux-tu nous résumer ton histoire de (K fighteur)?
On a découvert mon cancer en juin 2004, lors d’un rdv gynécologique, j’avais 37 ans.
Cancer infiltrant du sein gauche /grade 3 pas sympa….
J’ai entendu le mot rémission totale, 6 ans après et je n’ai pas eu d’hormonothérapie.
Quels traitement as tu eu ?
chimio: si tu en as eu : nom des cocktails
Le cocktail classique de l’époque Fec100 /Taxoter une scéance toutes les 3 semaines
radiothérapie: si tu en as eu :
radiothérapie tous les jours pendant un nombre de jours interminables… (j’ai oublié le nombre exact). J’avais le 1er rdv du matin pour ne pas attendre, je partais au travail (mi-temps thérapeutique) et je rentrais l’après-midi faire une sieste jusqu’à la fin la sortie des classes, je pouvais aller chercher les enfants, c’était juste bien !
operation si tu en as eu (combien de temps d’hospitalisation) :
J’ai été hospitalisée à L’IGR pour l’ablation.
autre:
2 an ½ après, j’ai essayé une reconstruction avec simple pose de prothèse interne qui a dû être enlevée 3 mois après.
Rejet ? sur-infection ? je ne saurais jamais mais pour moi ça été le signe qu’il fallait que j’accepte mon corps tel qu’il était…
Quelles astuces en lien direct avec le K as tu envie de partager
(ton feeling avec médecin, tes bons plans d’organisation traitement, tout ce qui te semble utile ;)) ?
J’avais une copine qui me déposait à l’IGR avec qui je parlais de tout, mais pas uniquement de la maladie et surtout elle n’essayait pas de me trouver des solutions …
Les médecins, infirmières, aides-soignants, secrétaires étaient vraiment agréables, discrets, toujours à l’écoute.
Sur place j’avais un mp3 et j’écoutais de la musique ou je somnolais. Je n’avais pas envie de parler avec le autres patients, je ne voulais pas gérer leurs maladies et le fait de me dire que je n’étais pas toute seule ne m’apportais rien, je voyais bien que l’IGR était toujours plein…
Pendant le traitement j’ai suivi les traitements prescrits sans d’autres choix particulier à part la prise d’omega3.
Par contre peu de temps après l’arrêt du traitement j’ai commencé à aller voir un kinésiologue (ou énergéticien) et puis plus tard je suis allée faire des soins shiatsu. Le but était de remettre mon corps et mon esprit dans la bonne voie. Difficile à expliquer mais cela m’a aidé à sentir la vie moins pesante sur mes épaules et à pourvoir me faire confiance.
Que faisais tu pour te changer les idées / te vider la tête (avant chimio , operation & co) ?
J’ai fait pas mal d’aquarelle juste avant les chimio et ensuite je ne faisais que me reposer et être avec mes enfants. J’ai décidé de garder mon activité professionnelle. Je m’arrêtais 10 jours pour les chimio et je reprenais jusqu’à la suivante. C’était cool de la part de mon boulot d’accepter ça, car je n’étais pas au mieux de mon efficacité. Mais, être obligée de se maquiller, de s’habiller et surtout avoir son esprit occupé par autre chose que la maladie a été vital pour moi. Je n’aurais jamais voulu prendre 1 année et me couper de mon activité.
Quelles astuces pratico-pratiques "beauté / bien être" peux tu nous conseiller ?La première chose que j’ai faite, c’est d’aller chez une esthéticienne, spécialisée en image de soi à l’IGR. Aury, m’a appris à me maquiller alors que j’avais perdu mes cils et mes sourcils, et ses conseils m’ont beaucoup servi. J’aurai aimé aller la voir à chaque chimio mais elle était très prise. Je n’avais pas envie d’aller dans les associations, car je n’avais pas envie d’écouter les autres femmes, j’avais suffisamment à faire avec mes ressentis…
J’ai beaucoup cherché pour trouver une super crème pour les pieds qui étaient dans un sale état. Akyléine pour pied très sec était ma préférée. Aujourd’hui, j’ai un pied toujours très sec et il m’est impossible d’avoir les pieds suffisamment hydratés… même si les médecins me disent qu’il n’y a pas de relation avec mes précédents traitements.
Je n’ai pas trouvé de crème spécifique pour le corps, en fait je ne supportais pas le contact du produit froid sur le corps… c’est un comble pour quelqu’un qui travaillait à l’époque dans le domaine cosmétique !
Il y avait certainement de très bons produits mais le budget cosmétique était très conséquent car il fallait en mettre plusieurs fois par jour et acheter des produits de qualité. La seule économie venait du shampoing et du coiffeur ;-)
Pour faire un peu de sport, j’ai choisi un kinésithérapeute à 30min de marche de chez moi dans la ville voisine. Cela me permettait de prendre l’air à pied ou en vélo et de ne pas rencontrer les gens du quartier. J’y allais 2 à 3 fois par semaine au début. C’était un moment super pour moi, un bon dérivatif. J’ai arrêté la gym jusqu’à ce que je retrouve mes cheveux et je me suis mise à la danse.
Je continue à me faire masser le bras une fois par semaine et mon kiné est vraiment devenu un ami et a toujours été là pour écouter mes joies et mes peines…
Etais tu soucieuse du regard des autres, avais tu peur que leur regard change ? que faisais tu pour le contrer ?
Evidemment que le regard des autres change, la chimio change votre teint de peau, vos cheveux changent même si les perruques sont biens faites, je me sentais mal à l’aise. Je faisais beaucoup d’efforts pour prendre le RER tous les jours où j’allais travailler, mais c’était important pour moi de vérifier que les gens n’avaient pas les yeux rivés sur moi, parce qu’ils me voyaient différente. Passer inaperçue dans la foule me rassurait.
Quelles sont les phrases pépites (dont tu te souviennes) qu’on a pu te dire pendant le K et qui auraient pu t’être évitées ?
Je ne préfère pas me souvenir de ces mots qui m’ont blessée, j’ai surtout pensé que cela était de la maladresse et que c’était leur propre angoisse qui ressortait.
Je me suis protégée de ces personnes en les éloignant et j’ai appris à dire aux plus proches que leurs mots n’étaient pas appropriés.
Avouer que cela fait souffrir, c’est aussi prendre confiance en soi et oser être soi. Pas besoin d’arrogance, mais juste dire ce qui blesse et éventuellement expliquer.
L’entourage n’a pas plus de clés que soi pour savoir comment réagir. Il faut juste réapprendre des nouveaux codes et ne pas faire semblant et se dire « même pas mal ».
Aujourd’hui, il y a encore un moment qui m’agace, c’est lors de la mamo annuelle où inlassablement on me demande s’il y a eu des cancers du sein dans la famille, si j’ai eu des enfants et si je les ai allaités. Franchement à quoi ça leur sert ? Aux statistiques ? J’aimerai bien les voir….Ça n’apporte rien au diagnostic… Je crois que je vais boycotter les réponses cette année.
Comment tes proches t’ont ils accompagné ?
Et quels seraient les conseils que tu pourrais donner aux proches qui accompagnent un K fighteur ?
A l’époque mon mari a été très à l’écoute, mais je savais que ce combat était le mien, personne ne pouvait le faire à ma place.
J’ai regardé mes enfants avec un autre regard et j’ai privilégié tous les instants que nous pouvions partager. L’idée était de vivre au plus proche de ce que nous vivions avant.
Avec le recul, peut-être que nous n’en avons pas assez parlé. Enfin, nous en avons parlé au début mais au fil du temps je n’ai peut-être pas provoqué de situation pour qu’ils puissent s’exprimer s’ils le souhaitaient.
Ils ont appris de nouveaux codes, respecter ma fatigue, m’ont aidé à porter les courses, toqué à la porte avant d’entrer à un âge où les enfants n’ont pas ces préoccupations. Ils avaient 7 et 10 ans.
Quels seraient les liens (internet) utiles qui t’ont aide pendant le K ?
Je n’ai pas adhéré à l’époque aux forums, je n’étais pas sur les réseaux sociaux. Lire la souffrance des autres femmes ne m’aidait pas mais je comprenais que l’on puisse passer par là.
J’avais besoin de voir de vraies personnes en face de moi.
Ce qui m’a manqué c’est vraiment les astuces pour les cosmétiques, les soins esthétiques, et la lingerie alors que je faisais tout pour ne pas être une malade. Des filles comme « MEME » sont une aubaine pour ces femmes, si elles décident de vendre leurs produits en dehors des lieux pour les « patientes »…
Qu’est ce que le K a changé dans ta vie …?
(par exemple: ta vision du monde, des priorités, de tes essentiels, recentrer ton entourage, dans ton travail, ta philosophie ..?)
Le gout de la vie a complétement changé et je m’y suis adaptée petit à petit en faisant de cette épreuve une force un peu plus importante tous les jours. Evidemment cela n’enlève pas les moments de doute, mais cela nous oblige à aller à l’essentiel et pour cela c’est une bonne chose. Je peux dire cela parce que cela fait 11 ans et que je vais bien…
Est ce que cette épreuve t’as poussée à changer de vie ? (avec de nouveaux projets , des changements dans ta vie ? )
Mon regard sur moi-même a changé, il a fallu que j’accepte ce corps et surtout que j’accepte de prendre ma vie en main, c’est venu comme une évidence. Je ne devais plus être un « facilitateur » pour les autres mais être moi-même. Etre face à soi-même, c’est pas facile tous les jours !
Champs libre ;)
raconte nous ce que tu souhaites (qui ne se trouvait peut etre pas dans mes questions) :
J’ai souvent pensé à comment je pouvais aider, donner, partager. Par mon métier (chargée d’études d’évaluation d’efficacité cosmétique) j’ai toujours été à l’écoute des autres et particulièrement des femmes, et je voulais leur apporter quelque chose pour leur permettre de se sentir belle.
Aujourd’hui, je me sens suffisamment forte pour mener à bien un projet qui me tient à cœur depuis longtemps. Je créé une marque de lingerie pour toutes ces femmes qui ont eu les seins malmenés. C’est la plus belle expérience que je vis et je veux juste leur montrer que c’est possible de se plaire.
Pour découvrir le beau projet de Corinne: "NeoSensuelle" cliquez sur les liens ci dessous:
> Pour l’explication du projet et l’histoire de la marque c'est ici !
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Merci encore, pour ton témoignage et d’avoir partagé ton K / astuces ;)
Plein de belles pensées positives
A très vite
Charlotte
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