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Le Perfecto

Après le Jean Denim, voici un nouvel épisode d’innovation née d’un hasard croisant le chemin d’une utilité. Encore un cas de sérendipité - tarte Tatin, vous le savez bien - nous venant d’Amérique. 

Le blouson de cuir Perfecto emprunte tous les codes de cette règle qui n’obéit précisément à aucune règle.

Au début du siècle dernier, les frères Schott tenaient une boutique de vêtements de cuir à New York. Fils d’immigrés russes, nul doute que résilience et rêves d’avenir radieux berçaient leurs nuits, leurs jours aussi. Justement, pendant le jour, l’un des frères Schott, Irving, avaient deux passions, les cigares et les motos. Les uns ne mènent pas nécessairement aux autres. Groucho Marx ou Winston Churchill, fumeurs impénitents de cigares, n’étaient pas motards, qu’on sache. En revanche notre Irving aimait traîner, cigare au bec, chez le concessionnaire Harley-Davidson du coin. Il n’en fallait guère plus pour que, vers 1920, germe chez les deux compères l’idée de confectionner un blouson de cuir pour les durs à cuire de la bécane, afin qu’ils soient parés pour affronter l’air vif et quelques fois tutoyer le bitume. Le concessionnaire Harley passa commande massive, amorçant le succès de la fratrie Schott. Irving conçut ainsi un vêtement doté de fonctionnalités qui ne sont pas sans rappeler la façon dont le Jean et le Caban furent aussi conçus pour protéger autant que vêtir .

Confectionné en cuir de cheval, le plus résistant.
Très ajusté, pour ne pas flotter ou gonfler telle une baudruche avec la vitesse face au vent.
Une ceinture de cuir à boucle, intégrée, assurant l’ajustement.
Un large col, dont les pointes sont munies de boutons-pression pour ne pas battre au vent et gifler l’intrépide.
Fermeture avec zip oblique décalé à droite, formant une double épaisseur de cuir, afin que le plastron soit plus étanche. Manches serrées aux poignets grâce à une lanière de cuir, les bikers affirmant depuis l’avènement de la moto que leur obsession est de craindre tout filet d’air froid via les poignets et le col … ils ont tant de choses à craindre une fois lancés ! Poches zippées dont une petite sur la droite pour dégainer prestement la monnaie aux péages …

Les Schott ne s’arrêtèrent pas à ce premier succès, ils conçurent et produisirent les Bombers pour les pilotes d’avions, et contribuèrent à la production des cabans de l’US Navy. On apprend même qu’ils lancèrent les parkas fourrées de plumes d’oie. Ils ne se reposaient pas sur leurs lauriers, c’est rarement le cas chez les entrepreneurs boulimiques.

Le cahier des charges de ce blouson de cuir, indiscutablement fonctionnel et plein de vertus, n’a pourtant pas résisté à la sociologie et aux tristement fameux amalgames.   



« 1953, Marlon Brando roule des mécaniques dans la Horde Sauvage, suivi en 55 de James Dean dans La Fureur de vivre. »

Deux marqueurs dans l’histoire du cinéma qui allaient influencer les rebelles du temps qui vient et passe. Dans les années 70, nos sautillants Chats Sauvages chantaient Twist à Saint Tropez. C’était plus joyeux que les Hells Angels sanglés dans leur blouson qui ont sur la conscience le meurtre d’un spectateur au concert des Stones à Altamont … mais ont-ils une conscience ? Vinrent les Sex Pistols, les Ramones et d’autres, qui ajoutèrent chaînes et clous à leur simili armure de cuir noir pour le cas où personne n’aurait compris leurs psalmodies « fuck the system » et « no future ». Point d’orgue vers 80, avec Schwarzenegger dans Terminator aux épaulettes sous stéroïdes et son « Hasta la vista Baby ! » … le blouson d’Irving Schott méritait bien autre chose que de terminer emblème de bad boys de music hall et de cinéma, car la réputation du Perfecto était devenue mauvaise. On rapporte même que des collèges de l’East Coast huppée avaient formellement interdit aux élèves de le porter.    

Heureusement, une nouvelle génération, éprise de mixité et de couleurs, se mit à réhabiliter ce vêtement, fait pour les grands espaces, pas pour les clivages.  

Dans ce cas on peut toujours compter sur Yves Saint-Laurent pour faire souffler le bel et bon vent de la féminité. 

Ses collections de blousons en cuir devinrent iconiques, sur les jolies épaules des Cindy, Linda, Naomi, Kate, Claudia … pourquoi pas nous ! Les H&M, Mango, Zara, Zadig & Voltaire (…) ne se privèrent pas de prendre le train en marche et c’était bien.  Ah ! J’ai failli oublier une chose importante. La  maison Schott, en entrepreneur avisé, ne manqua pas de déposer sa marque et le nom de son blouson. Irving l’appela "Perfecto", du nom des cigares cubains qu’il fumait en série. Seule la marque Schott a le droit d’exploiter "Perfecto", ce qu’elle fait toujours avec constance et fierté. En dépit de toutes les protections que la Propriété Intellectuelle doit à un nom de marque, elle ne peut toutefois pas grand-chose contre le langage de la rue qui insiste toujours pour s’approprier l’évidence. Perfecto aura connu le même destin que ses collègues en renommée, Frigidaire, Escalator, Botox, Mobylette, Santiago … entrés dans notre lexique du quotidien, coupant l’herbe sous les pieds de la propriété intellectuelle. On objectera aux défenseurs légitimes de ces noms qu’ils ne pourront rien contre frigo, mob ou santiag, ultime consécration que ces détournements ! Pareil pour notre Perfecto, devenu un «perf ». 

Et puis voilà, à notre tour nous avons ajouté un Perf à nos collections, nous en avions très envie, nous aimons bien réinterpréter le vestiaire masculin, vous le savez. Nous voulions que notre Perf soit « perfecto », plus dans le sens idéal que parfait, en bon Espagnol. L’idéal est une promesse, la perfection n’étant pas de ce monde. 

Les temps ont changé ; les nouveaux Perfectos doivent se démarquer de toute rébellion stérile et se ranger du côté de l’éco-responsabilité. Voilà bien le nouvel idéal. Fidèles à notre credo, zéro gâchis, les peaux de notre Perf proviennent de stocks inutilisés d’une grande Maison Française (Chanel, pour ne pas la nommer) après avoir vérifié que les bêtes étaient bien mortes à l’origine, pas abattues à dessein et que le processus de traitement des peaux fut conforme à toutes les normes en vigueur. De plus, il a été intégralement produit à Paris, son dessin, sa toile, son patronage, sa fabrication, le tout à notre porte en juste-à-temps. Il a été confectionné chez mon ami Alain dans ses ateliers parisiens, que je connais depuis plus de 10 ans, et pour qui j'ai la plus grande estime. Nous sommes fières que notre Irving adoré ait déjà su conquérir bon nombre d'entre vous ! 

Prenez soin de vous, toujours.

C.H