Je ne suis pas fanatique des chiffres et statistiques, cependant un constat funeste nous saute au visage. En ces temps où retentissent les trompettes de la surconsommation du Black Friday, on ne peut que s’émouvoir ou se scandaliser de lire (étude de Business of Fashion) que chaque année, 700 000 tonnes de vêtements et accessoires sont achetés dans le monde. Sur ces 700 000 tonnes, seulement 160 000 sont recyclés. C’est ainsi que 442 millions d’euros de vêtements sont jetés sans vergogne à la poubelle.
Une autre étude (The travel of a T-shirt in the global economy – de Pietra Rivoli) démontre que l’empreinte carbone d’un t-shirt peut atteindre 10 kgs en additionnant tous les impacts énergétiques de chaque étape de sa production (extraction des matières premières, culture des fibres, récolte, emballage, expédition … a fortiori si les matières premières sont synthétiques , ce qui signifie extraction d’hydrocarbures et transformation chimique pour créer un fil etc, etc…). 3 000 litres d’eau auront été consommés au cours des cultures et bains successifs et 40 000 kms parcourus, avec son lot de kérosène et gasoil englouti, avant que ce t-shirt n’atterrisse sur le rayonnage d’un de ces paquebots géants, super marchés de la fast fashion.
Cependant, certains samedis on a pu voir défiler des pancartes qui affichaient « avant la fin du monde, il y a la fin du mois » . La question mérite d’être posée et surtout d’y répondre de façon humaine, sociale et économique, mais je refuse de croire que la fast fashion et l’invasion de produits low cost satisfassent, à la fois, une couturière traitée sans dignité au bout du monde et une cliente finale en proie chez nous à des fins de mois difficiles. Mais comment faire le juste arbitrage entre gabegie consumériste et sauver notre malheureuse planète, devenue submersible et combustible ?
Deux camps semblent se regarder en chiens de faïence , d’un côté les climato-sceptiques entêtés, de l’autre les chantres d’une rupture radicale avec le système productiviste et consumériste. Entre ces deux rives que tout oppose, coule une rivière. C’est son courant qui porte Mister K comme tant d’autres qui croient aux vertus de la nuance et du discernement dans l’action. Plus que jamais, nos entreprises se doivent d’entrer en résonance avec les aspirations des clients devenus citoyens, usagers et acteurs de la formidable pièce qui se joue. Nous pouvons collectivement infléchir la courbe du réchauffement climatique en effectuant chacune et chacun, jour après jour, une action, même minuscule, qui rompt avec nos routines stratifiées d’achats compulsifs de produits jetables.
Mister K a pour ambition de résoudre cette équation, fondée sur la quête de sens et l’engagement, sans pour autant transiger avec l’aspiration des femmes à assumer élégance et singularité.
« Faire du beau, et le faire bien », telle est notre boussole . Pour ce faire, notre action au quotidien se fonde sur tous principes d’ « économie circulaire ». La chasse au gaspillage et aux surcoûts est quasi obsessionnelle. Et pourtant, il ne s’agit pas de gérer notre Marque de façon minimaliste et pusillanime, il s’agit de trouver les voies et moyens qui mènent au geste juste débarrassé de tout superflu, comme une épure. Je crois bien, en toute modestie, que le mantra less is more, théorisé par l’immense architecte designer Mies Van der Rohe, m’a inspirée. La beauté naît bien souvent de la simplicité ou du moins en faisant de mieux en mieux, jour après jour, avec moins de moyens.
À ces fins, l’up-cycling, est spécialement structurant dans l’élaboration de nos collections. Les amoureux de la langue française, dont je fais partie, vont encore s’émouvoir d’entendre une fois de plus utiliser un jargon anglo-saxon… Ils préfèreront peut-être utiliser sur-cyclage, ou bien encore « refaire du neuf avec du vieux » pour parler comme ma grand-mère bien aimée… Il s’agit au fond de donner une seconde vie à des produits et matières que des usagers inconséquents auraient pu détruire, par lassitude, facilité ou manque de perspicacité… c’est pareil !
Dans le cas concret de Mister K, notre conviction est enracinée, nous voulons et pouvons « faire d’une pierre, deux coups » . L’up-cycling est une prise de conscience et une véritable éthique d’action qui rend le luxe abordable. Nous avons un réseau dédié d’informateurs partenaires qui nous signale tous stocks dormants de matière et métrages en provenance, toujours, de grandes marques de luxe, ou directement chez nos fournisseurs européens d’exception. Des engagements de confidentialité nous obligent à rester discrètes sur l’origine des tissus, mais je gage que leur extrême qualité ne trompera pas vos yeux avertis, voilà bien l’essentiel .
L’up-cycling tel que nous le pratiquons a pour alliées naturelles transparence et traçabilité, notamment dans la composition de nos prix. L’acte d’achat a un coût certain, surtout en ce moment où l’inflation a fait exploser les coûts des matières premières et de confection, malgré ça quand un produit est beau et bien fait il dure, nous avons pris le parti de ne jamais transiger sur la qualité… on vous fait la promesse que nos prix et marges sont justes, jamais gonflés artificiellement en vue de les écraser les jours de soldes et Black Friday. Ils sont en réservation à prix plus doux qu’une fois en stock, c’est le prix avant production : pour produire au plus juste, en millimétrant les stocks qu’on confectionnera pour ne pas surproduire.
« Rien ne se perd, tout se transforme ». Attribuée à Lavoisier, notre chimiste du XVIIIe siècle, voilà bien une définition historique de l’up-cycling.
On ne dira jamais qu’on fait tout bien comme il faut, mais comptez sur nous pour faire chaque jour du mieux qu’on peut.
Charlotte
Aujourd’hui je vous présente Béata. Il serait très insuffisant de dire qu’elle est agente import-export entre Mister k. et l'irremplaçable Monsieur Stanislaw, en Pologne, notre fabuleux fabricant des pièces de nos, vos, collections, telles que notre blazer Albert, ou notre iconique chemise Victor, la robe Joe ou encore le manteau Richards. Presque tous vos modèles préférés, en somme ... Béata représente beaucoup plus pour nous qu’une intermédiaire professionnelle, tellement plus ... Eût-elle été bretonne ou auvergnate, nos fabrications, à prix de revient identiques, l’auraient sans nul doute suivie au Finistère ou dans le Cantal ! Or c’est sûrement la plus française des Polonaises et pour paraphraser le roman si sensible de Susanna Tamaro, "va dove ti porta il cuore", je vais là où mon cœur me porte. On ne dira jamais assez combien la confiance est le carburant premium des relations d’affaires et humaines tout simplement. Et puis ce n’est pas un hasard, Monsieur Stanislaw, qui travaille selon tous standards européens Q.C.D (qualité-coûts-délais), est le fabricant attitré de beaucoup de grandes marques françaises. Alors nous collaborons avec Monsieur Stanislaw via Béata et grâce à elle. J’ai rencontré Béata, quand je travaillais chez Heimstone, où j'étais directrice de production en plus de mes innombrables casquettes. La confiance mutuelle s’enracina et ce fut comme une évidence de la retrouver pour qu’elle intègre notre organisation «en étoile ». C’est ainsi qu’on désigne les modèles opérationnels où chaque branche brille autant que le centre … comme une étoile. Et puis, vous l'aurez compris, dans ma vie, tout est histoire de rencontres, de coups de coeur, de lien et encore une fois de confiance tellement précieuse. En quoi donc consiste ce qu’elle fait pour nous ?
Sa définition de fonction est simple. Depuis son bureau de Varsovie, Béata est "facilitatrice" , organisatrice et vigie du flux tendu de nos matières à l’aller et de leur transformation en usine jusqu’à parfaite livraison à la porte de notre bureau, au retour.
Or pour cette ultime opération, c’est chaque fois le même gentil moustachu et très serviable chauffeur-livreur polonais qui sonne à notre porte avec pour double particularité d’être né longtemps avant la chute du mur de Berlin (1989) et de ne strictement parler ou comprendre aucune autre langue que le Polonais. Lost in translation ! Alors, comme si un satellite avait été en orbite au dessus du camion du gentil chauffeur, nous appelons Béata qui depuis Varsovie assure l’interprétariat et valide avec nous la livraison. Toutefois, le plus important n’est pas la fonctionnalité, mais la façon d’être et l’attitude de Béata en toute circonstance. Avez-vous déjà assisté à la performance de ceux qui sont capables de déplacer un objet à distance ou bien tordre une petite cuillère, par le seul pouvoir, dit-on, de leur pensée ? Illusionnisme ou phénomène paranormal ? La controverse entre cartésiens incrédules et spirites, n’est pas tranchée et ne le sera jamais, tant mieux. Pourtant chez Mister k., nous pouvons attester que Béata est capable d’enfoncer à distance une porte ou tordre le cou d’un problème récalcitrant, bref, de ne jamais rien lâcher mentalement et physiquement, jusqu’à ce que le job soit fait et bien fait. Par exemple, j'ai souvenir d'il y a quelques temps, lorsque notre carton qui contenait les pièces à vous livrer se volatilisa dans la nuit entre l’usine de Monsieur Stanislaw et nous. La dernière trace informatique situait l’objet dans un entrepôt à Cologne, où aucun responsable du transporteur (UPS pour ne pas le nommer) ne pouvait l’identifier et le trouver. Vous allez vous demander pourquoi avoir fait appel au fret aérien plutôt qu’à notre gentil chauffeur-livreur polonais ? Eh bien ! En raison de l’urgence, pour assurer que la robe vos articles vous parviennent au plus vite … bing ! Raté, funeste impondérable qui rend folle au pire moment. Aurions-nous l’état d’esprit d’une marque quasi industrielle, peut-être aurions-nous abandonné notre carton à son sort, dans les limbes du fret aérien, rassérénées par le fait que les assureurs auraient couvert ce qui ressemblait à un vol. Eh bien non, pas nous, impossible. Nous vous devions de remuer ciel et terre pour retrouver vos pièces tant attendues, un point c’est tout. Il est moralement inconcevable d’abandonner les recherches de la boîte noire d’un malheureux avion abîmé en mer, qui pourrait encore émettre un signal faible.
Nous avions tant investi, en affect autant qu’en argent, pour que fonctionne notre modèle entrepreneurial qui doit beaucoup aux notions d’«économie circulaire ». À chaque chaînon qui compose le cercle, le facteur humain est incontournable.
Donc, ni une ni deux, au lieu de remplir une déclaration de sinistre, nous sommes parties à la recherche de notre carton. L’escadron parisien, Astrid, Agathe et moi, harcelèrent UPS France, nous rendant même à leur Siège à Charenton, presque décidées à camper sur place jusqu’à obtenir satisfaction. À l’autre bout, en Pologne, Béata prit l’enquête en main et décortiqua chaque stade de la livraison depuis l’instant où nos pièces quittèrent l’usine jusqu’au point de convergence du mystère à Cologne. Je gage qu’à cette occasion l’expéditeur polonais chargé de l’embarquement sur l’avion cargo, a dû être soumis à un interrogatoire en règle ! Peut-être avons-nous si fortement secoué la vitrine d’UPS, qui promet fiabilité et respect des délais, qu’un responsable bienveillant de cet expéditeur planétaire, sympathisa à notre désarroi depuis Charenton. C’est ainsi que par un beau Vendredi matin, 10 jours après l’évaporation de notre carton, notre téléphone retentit pour apprendre qu’un vigile chargé des fouilles à Cologne, découvrit un carton de robes blanches, dont l’adresse du destinataire avait été malencontreusement arrachée, abandonné dans un coin de l’entrepôt. Alléluia ! Joie, pleurs de joie. Certains trouveront stupide de pleurer pour avoir simplement retrouvé un colis perdu. Béata et moi étions en pleurs dans nos smartphones. Astrid et Agathe, au comble du soulagement, devaient se contenir dans leur coin. Dites nous folles, mais croyez-nous. Je repensais à ces lignes incandescentes de Belles du seigneur, lorsque Solal est frappé d’un coup de foudre en voyant Arianne « pour arriver à aimer. Pour moi ce fut le temps d’un battement des paupières. Dites-moi fou, mais croyez-moi ». Voilà c’est bien ça : dites-nous folles, mais croyez-nous . Béata est une belle personne. Son regard d’un bleu limpide ne trompe pas. Il recèle aussi toute la détermination de beaucoup de celles et ceux qui ont connu les privations dans un pays jadis malmené par l’histoire. Aujourd’hui la Pologne est résolument européenne et son économie a une belle vitesse de croisière. Béata a, en quelque sorte, épousé la trajectoire de son pays. Née à Lublin dans une famille modeste, mais résiliante et cultivée, Béata, jusqu’à l’adolescence, s’adonna au sport intensément. Le sport était souvent la seule issue de dépassement de soi, derrière le « rideau de fer » soviétique. À ses 18 ans, ce rideau était déjà tombé en lambeau, Béata céda à l’irrésistible appel du large. Direction Paris, sous les encouragements de son fiancé, en vue de se donner plus de chance d’avoir un bel avenir à partager un jour à deux. Sans parler un mot de Français ni connaître quiconque à Paris, Béata s’accroche, apprend la langue, rejoint une famille « au pair » accueillante, avec laquelle elle découvre la France. Au bout de 3 ans son fiancé vient la rejoindre à Paris. Ils trouvent des petits boulots et habitent Montmartre - qui, comme un clin d’œil
– en ce temps-là
Accrochait ses lilas
Jusque sous nos fenêtres
Et si l’humble garni
Qui nous servait de nid
Ne payait pas de mine
C’est là qu’on s’est connu.
La bohème, ça voulait dire on est heureux.
Ce n’est pas un hasard si Aznavour, autre exilé résilient, est présent entre ces lignes. Béata qui parle un Français absolument parfait, confesse qu’elle le doit beaucoup à tout le répertoire de la variété française. Dans ce registre, comme dans bien d’autres, elle est incollable !
8 ans ont passé, le mariage se dessine, mais pour vivre en Pologne, selon le vœu du fiancé. « Il m’aida à partir, je me devais de revenir pour lui » me dit Béata sans la moindre hésitation. Fidèle, loyale, déterminée, bilingue, amoureuse de la France, c’est plus qu’il n’en faut pour réussir dans son pays sa carrière et sa vie (un fils adoré est venu renforcer le couple). Et c’est ainsi que Béata devint petit à petit l’interface incontournable des grandes maisons françaises avec leurs unités de production en Pologne : pour la petite histoire, Vanessa Bruno fut la première à faire appel à Béata.
On ne peut que s’attacher aux belles personnes qui dans les affaires, en toute circonstance, vous font savoir que « à partir de maintenant ton problème est mon problème ». Si ces belles personnes étaient plus nombreuses, les entreprises produiraient, aussi, de la confiance en l’avenir et du bonheur .
Béata, on t'aime, tout simplement, merci de nous accompagner à chaque étape <3 !
C.H
Or j’ai l’immense chance de connaître Alain depuis 10 ans, un de ces façonniers d’excellence.
Les plus grandes Maisons de couture lui ont confié le travail de leurs pièces de cuir, y compris Chanel sous l’empire de feu Karl Lagerfeld.
Celui qu’on surnommait "le Kayser" était d’une exigence légendaire, c’est dire si Alain et son équipe ne peuvent transiger sur la qualité et les délais. Dans cette équipe, où l’esprit de compagnonnage se ressent dès qu’on entre dans la ruche du boulevard Voltaire, il y a les fidèles Selal, le couturier, et Lionel, le modéliste.
Si cette belle équipe n’a jamais transigé avec la qualité, ce n’est pas parce qu’elle évolue dans un écosystème de remontrance et de soumission, au gré des foucades d’un donneur d’ordre. Un tel système serait le moyen le plus sûr pour diffuser le poison qui détruit la confiance, assèche le talent, l’esprit de corps et la réputation. Non, c’est tout l’inverse, l’exigence qui engendre spontanément la qualité provient d’une alchimie subtile composée d’expérience accumulée sans routine, de la quête permanente du geste juste et puis, par-dessus tout, de regards qui brillent échangés entre le créateur et son façonnier au moment où les deux se disent : « c’est bien, nous y sommes ». Toute entreprise est affaire de passion.
Ces moments-là sont ma raison d’être entrepreneure. Rien n’est plus beau et vibrant que de ressentir que vous êtes l’ultime maillon de cette chaîne humaine. Quand vous porterez Irving, notre blouson de cuir, je gage que vous aurez une pensée spéciale pour Alain et son atelier.
Depuis 10 ans il appartient à mon petit Panthéon de belles rencontres, de celles qui ne m’ont jamais lâché la main sur la passerelle qui va de ma planche à dessin jusqu’à votre vestiaire.
Pour mieux le connaître, rendez-vous sur @misterk en IGTV.
Prenez soin de vous, toujours.
#fairedubeaufairelebienlefairebien
C.H
À la question :
Des soldes chez Mister K ?
Je pense que vous connaissez déjà la réponse : non, toujours pas depuis notre création !
Les soldes encouragent la surconsommation et la surproduction. Le vrai coût de cette période est social et environnemental. Elle rend précaires les emplois en ne rémunérant pas les fabricants, les marques et les magasins. Elle participe d'autre part au dérèglement climatique en encourageant la surproduction.
C’est pour ça que chez Mister k. nous nous engageons à “faire du beau, faire du bien et le faire bien” toute l’année.
Voici un petit recap des raisons qui font qu’il n’y aura jamais de soldes chez nous :
Tout cela vous garantit des prix justes toute l’année parce que le vrai luxe abordable existe.
D’ailleurs, vous pouvez retrouver notre vestiaire engagé au 130 rue de Turenne, Paris 3ème jusqu’au 11 juillet pour essayer en vrai vous pièces préférées.
Belle journée et prenez soin de vous.
C.H.
On apprend que 2020 aura été l’année la plus chaude depuis des lustres.
Dans ma «branche », l’industrie textile, le constat ne laisse plus place au doute. Cette activité se classe parmi les premiers pollueurs. Chaque étape du cycle de vie d’un vêtement contribue à peser sur notre environnement. Extraction des matières premières, culture des fibres naturelles, récolte, emballage et expédition … a fortiori, si les matières premières sont synthétiques, ce qui signifie extraction d’hydrocarbures et transformations chimiques pour créer un fil. La confection du tissu est massivement mécanisée, induisant transports et déchets. La distribution engendre packaging (encore moins vertueux, s’il est en plastique et jetable ), transport très consommateurs d’hydrocarbure (avions, bateaux, camions). L’usage du vêtement une fois acheté, cycles de lavages, incinération … parachèvent la séquence consommatrice d’énergies.
Que faire et comment le faire ?
Plus que jamais, nos entreprises se doivent d’entrer en résonance avec les aspirations des clients devenus citoyens, usagers et acteurs de la formidable pièce qui se joue. Nous pouvons, collectivement, infléchir la courbe du réchauffement climatique en effectuant chacun(e), jour après jour, une action, même minuscule, qui rompt avec nos routines stratifiées d’achat compulsif de produits jetables.
Mister K a pour ambition d’appliquer cette équation, fondée sur la quête de sens et l’engagement, sans pour autant transiger avec l’aspiration des femmes à assumer élégance et singularité. L’estime de soi n’est-elle pas la meilleure alliée pour percer le plafond de verre ? mais cela est un autre débat, revenons à nos moutons : que fait, concrètement, ma Marque pour inverser la courbe de toutes actions polluantes dans la branche textile ? Voici une liste, non limitative, des axes qui sous-tendent notre action .
« Zéro stock, zéro gâchis » est bien plus qu’un slogan, mais une conviction profonde
Cette conviction fait appel aux notions fondamentales de l’économie circulaire, qui prône le recyclage des déchets, leur transformation en énergie ou bien l’utilisation judicieuse du juste nécessaire aux productions. Le temps est venu de prendre conscience que notre terre et ses océans suffoquent sous la masse de rejets et déchets que des milliards d’humains abandonnent.
Ceux qui n’ont pour objectif que de se nourrir et survivre à la fin du jour – les quelques 3 milliards qui n’ont que 2 $ par jour en poche pour vivre [ source : ADT Quart Monde ], ceux-là ont quelques excuses de ne pas avoir une conscience aiguë et prioritaire des enjeux environnementaux et des risques dont ils sont les premières victimes désarmées … mais les autres, nous, qui avons le luxe de raisonner en connaissance de cause, nous avons pour impératif moral d’inverser le cours de ce glissement dont la prochaine génération nous demandera compte sans clémence.
En toute modestie, c’est cette éthique d’action qui me guide. Avant de dessiner et lancer une collection. Je ne me jette pas sur la planche à dessin de façon capricieuse en spéculant que l’intendance devra obligatoirement suivre : fournitures, métrages « pifométriques » de tissus, volumes estimatifs de production, fabrications au bout du monde, retour en avion cargo, merchandising au petit bonheur la chance, publicité agressive … et puis si la collection ne marche pas, on stocke en attendant un second tour en soldes ou Black Friday … Non ! Nous procédons de manière différente en rupture avec de telles pratiques.
Les collections sont élaborées de façon quasi interactive en écoutant les aspirations de la communauté des clientes.
Dès cet instant un réseau dédié d’informateurs partenaires signale tous stocks dormants de métrage et matières en provenance, toujours, de grandes marques de luxe. L’upcycling, c’est-à-dire, littéralement, le surcyclage , est une tendance de fond née de la prise de conscience que le luxe devenu abordable a toutes les vertus. L’effet « snobisme » est une loi économique battue désormais en brèche par l’upcycling. Beaucoup considèrent encore qu’acheter très cher le produit d’exception d’une marque de luxe, est une façon d’accéder à une sorte de statut social privilégié et gratifiant. Le désir de reconnaissance est humain. Et puis ces grandes marques constituent un écosystème qui fait vivre tout un maillage de talents, créateurs, artisans, travailleurs de l’ombre … ce n’est pas rien, les enseignes de luxe constituant même le vaisseau amiral de la réputation du pays.
Ces grands groupes sont évidemment au fait des tendances profondes de la société et des enjeux climatiques ; ils vont nécessairement s’adapter.
À l’occasion du G.7 de Biarritz en 2019, François-Henri Pinault, PDG de Kering (i.e : Gucci, Saint-Laurent, Balenciaga, Boucheron…. pas moins !) a pris l’initiative de lancer le « Pacte de la Mode » qui vise notamment à passer à 100% d’énergies renouvelables sur toute la chaîne d’approvisionnement d’ici à 2030, c’est-à-dire demain ! En attendant que ces lourds vaisseaux réussissent l’ambitieuse manœuvre, les petits bateaux à moteur de nos jeunes marques sont bien plus agiles pour changer de cap.
Je ne ressens aucun complexe d’infériorité ou parasitisme dans le fait de recycler et exploiter le stock dormant, voué à probable destruction, d’une marque de luxe. Au contraire j’y vois comme un manifeste et le partage de convictions avec une communauté de clientes en quête de sens. Il serait inconséquent de penser que le beau coûte obligatoirement cher ! La transparence et la sincérité doivent être au cœur de la composition du prix. L’acte d’achat devient lui-même engagement citoyen, dès lors qu’on adhère au calcul des prix et marges. Dans cette veine, nous nous interdisons de gonfler artificiellement les prix pour les réduire le jour des soldes ou de Black Friday. Nous ne participons pas à ces événements, par principe. En revanche nous vendons nos collections au travers d’un système de pré-commandes. Autrement dit, nos clientes sont invitées et intéressées à suivre sur notre site, en temps réel, la gestation de leurs vêtements. Justesse des prix, luxe abordable, patience, savourer l’instant qui vient… il est bon de flâner hors des sentiers battus de la névrose consumériste.
Justement, l’autre axe de ma marque se résume à «Faire du beau, Faire le bien, le Faire bien ». C’est un tout. Aucune stratégie savante de marketing ne se cache derrière cette formule, qui n’en est pas une.
Aucun gourou n’a fait de présentation Power Point chatoyante et conceptuelle face à des cerveaux disponibles, avant de me lancer. Non ! J’ai d’instinct et par la force des choses découvert et éprouvé toute la force souterraine de la sérendipité. Ce terme plein de mystère et de magie, désigne le processus qui transforme un accident en innovation fortuite. La tarte Tatin, ratage culinaire au départ fut prestement transformé en délicieux dessert. Je rappelle souvent qu’elle symbolise un peu mon parcours intime d’entrepreneure. Mon accident de vie, la maladie, a permis de métaboliser en moi le désir ardent de « faire du beau, faire le bien, le faire bien », comme une revanche sur le mauvais sort. J’ai la conviction que la menace environnementale, comme le virus scélérat, a déclenché un phénomène de sérendipité qui va, lentement mais sûrement, ouvrir des horizons nouveaux.
Tout ne va pas se passer comme dans un rêve, il va falloir pousser les murs ! Mais toujours dans le consensus et la recherche obstinée de l’effet utile de chaque petit bout d’actions et petits gestes qui créeront un momentum, comme une lame de fond.
Pour l’illustrer, au ras des pâquerettes, nous militons pour n’utiliser que des alternatives aux colorants ultra polluants de nos Jeans. Nous proscrivons l’utilisations des rivets métalliques sur ces Jeans ou tout vêtement, de sorte à ne pas enrayer leur recyclage. Le tannage de nos cuirs est exclusivement végétal. Évidemment ces cuirs proviennent d’animaux déjà morts, destinés à l’alimentation. Le faux cuir végétal emporte un idéal que je respecte, mais son processus de transformation suppose beaucoup d’opérations qui n’ont pas toutes les vertus écologiques … entre deux maux, choisir le moindre. Nous militons pour l’emploi de cintres recyclables en remplacement des cintres en plastique de nos fournisseurs qu’on jette par tonnes à la poubelle. Il en va de même pour le packaging qui doit proscrire le film plastique au profit d’emballages recyclables. Toutes ces micro actions de bon sens s’inscrivent dans une démarche globale et fédératrice. Nous avons bon espoir de faire adhérer nos fournisseurs et usines à une charte éthique par laquelle tous ensemble nous n’accepterons de collaborer qu’à la condition que les droits humains, sociaux et environnementaux soient respectés à chaque séquence du processus qui va de la planche à dessin jusqu’à la mise en vente du produit.
A cette enseigne, faire fabriquer en France, ou du moins au sein de l’Union Européenne, pas plus loin, est privilégié.
Il n’y a aucune pulsion nationaliste ou chauvine derrière cette pétition. Il y a application d’un principe de réalité. Les circuits les plus courts limitent les coûts frictionnels et notre pays a capitalisé un savoir faire artisanal exceptionnel qui remonte à Louis XIV, dont l’hubris et le désir de rayonnement ont au moins permis l’éclosion de cette magnifique tradition, qui signifie avant tout transmission, au sens étymologique, au lieu d’y voir un folklore cocardier. Quand je visite nos ateliers partenaires, qui savent redonner vie à nos métrages de soie pour en faire de beaux chemisiers, ou bien qui ont le talent pour réveiller les cuirs dormants de grandes Maisons pour en faire nos blousons et sacs d’exception, je ressens, physiquement, toutes les vibrations du compagnonnage et la fierté du travail bien fait. C’est tellement plus attachant et durable qu’un chemisier en popeline de nylon elasthanne ou un accessoire en skaï sans âme et jetable.
Cependant le sort des ouvrier(e)s, ou pire des enfants, qui sont pratiquement enchaînés pour produire en masse ces articles low cost, m’obsède. Ils ont droit à tellement plus de dignité et de confort. C’est en appliquant résolument le Pacte de la Mode et en brisant la kyrielle des intermédiaires cyniques perpétuant ce système d’exploitation de la misère, que leur sort changera. Logiques terriblement contradictoires : d’un côté nous avons besoin de relocaliser nos productions pour plein de raisons vertueuses, y compris la lutte contre le réchauffement climatique, de l’autre, par le fait même, nous enrayons le système productiviste low cost qui nourrit, chichement, mais qui nourrit des familles entières de pauvres. Je me raisonne en disant qu’inverser la courbe funeste du réchauffement permettra d’éviter la submersion totale des rives du delta du Gange, dont les inondations saisonnières emportent déjà bien trop de vies.
Je refuse de croire qu’il serait déjà trop tard pour changer le cours de l’histoire. L’ami Albert Einstein qui s’y connaissait en relativité et dilatation du temps qui passe, eut cette fulgurance : Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.
C.H
Lorsque vous achetez un vêtement, nous sommes conscients que ce que vous regardez en premier, Bien sûr vous nous direz que vous trouvez nos pièces terriblement attrayantes et que c’est avant tout elles qui vous font de l’œil … pourtant, nous nous attachons à rester lucides face à votre décision d’achat. Parfois on achète une pièce parce qu’elle n’est “pas chère” et à l’inverse on se restreint car elle est “trop chère”, et on en oublie même de se demander quel est son « juste prix » … C’est bien à cela que nous voulons en venir ! Nous avons eu envie de vous expliquer, dans un souci permanent de totale transparence, comment nous définissons les prix de notre vestiaire engagé et pourquoi nous proposons des prix les plus justes possibles. De l’achat de matière première à la confection en passant par le marketing et les dons … une petite clarification s’imposait ! Avant tout, qu’est-ce qu’un prix juste ? C’est la parfaite adéquation entre le calcul de nos coûts et le prix psychologique en fonction du marché actuel. C’est aussi un prix qui garantit des conditions de travail et de rémunération dignes pour chaque intervenant dans la chaîne de production et une démarche respectueuse de l’environnement. C’est le cas lorsque nous travaillons avec José, Beata, Mr Stanislaw, Sylvain, Federico et tous ceux que vous connaissez déjà. Au même titre que racheter des stocks de tissus nous permet d’une part d’entrer dans une démarche « zéro gâchis » et d’autre part de produire à des prix plus bas. En ce qui nous concerne, pour fixer nos prix, nous commençons par définir tous les frais existants :
Pour que vous compreniez clairement comment cela fonctionne, voici le schéma de répartition des coûts sur une pièce type, ici notre blazer Albert Iconique dans son sublime draps de laine. Ce détail est disponible pour chacune de nos pièces, directement sur toutes nos fiches produits.
Une fois ces coûts listés, nous réfléchissons à un prix juste / psychologique que vous, communauté adorée, seriez prête à payer pour tel ou tel produit. Même si l’intérêt d’un vendeur et d’un acheteur sont sur le papier contradictoires, nous faisons preuve d’une certaine logique et nous tenons également compte des prix pratiqués par la concurrence. Nous pourrions produire loin, très loin, pour faire baisser le coût de fabrication mais on engendrerait alors un problème « éthique » pour nous, des dépenses colossales de transport et de frais de douane, nous aurions beaucoup moins de visibilité sur les usines où nos pièces sont fabriquées et je ne vous parle même pas de l’empreinte carbone ... Faire produire en Europe, augmente nécessairement les coûts, mais nous savons que vous comme nous êtes de plus en plus sensibles à ce genre de démarche. Nous prenons également le parti de choisir du beau, des matières nobles, des imprimés Oeko Tex, des draps de grandes maisons à qui l’on redonne vie alors qu'ils dormaient, qui nous satisferaient toutes en termes de qualité, mais auxquels vous ne seriez finalement peut-être pas assez sensibles pour y mettre le prix. Parfois, peut-être pensez vous que nos produits sont chers, parce que sur internet il y a ce frein évident de ne pas mesurer la qualité d’un produit, sa valeur perçue est biaisée. Pourtant notre fierté est de n’avoir aujourd’hui que 7% de retours, taux très faible pour de la vente en ligne ! C’est aussi pour cela, comme nous vous l’avions déjà dit, que nous ne pratiquons pas de soldes, car nos prix sont fixés, encore une fois, au plus juste. C’est souvent pendant cette période que nous réalisons tout à coup que le prix initial de nos pièces est finalement plus juste que celui pratiqué par d’autres enseignes … Nous proposons les prix les plus justes possibles pour que chacun puisse trouver son bonheur et apprécier une qualité réelle, transparente, en circuit court, sans intermédiaire. Vous savez tout ! Rendez-vous sur toutes les fiches produits pour découvrir leurs prix juste ! Prenez soin de vous. Charlotte Husson. Plume : B.P.B |
La rue de Charonne fait partie de tous ces lieux qui composent le mille-feuille de la capitale qui palpite depuis que les irréductibles Gaulois transformèrent Lutèce en Paris. Connue au Moyen Âge pour sa Devineresse qui y exerçait des talents de divination, ou bien d’enfumage dirait-on plus prosaïquement de nos jours, la rue est plus solidement ancrée dans l’histoire et la trace que les artisans ébénistes et restaurateurs de meubles y ont laissées.
C’est ici, rue de Charonne, que Mister K a posé son établi, sa ruche, mon entreprise, riche de tant de rêves éveillés.
Nous n’y sommes pas seules et ce n’est évidement pas une coïncidence, puisque, vous le savez, je ne crois pas du tout aux coïncidences. Au numéro 16, la grande Isabel Marant y a installé sa première boutique, cela lui a porté chance.
Je ne crois donc pas aux coïncidences , encore moins aux Devineresses. Je crois au travail et à la détermination chevillée au corps et au cœur des entrepreneurs, pour tisser du lien et laisser une belle trace.
Justement, au numéro 25 de « ma » rue, se trouve une boutique singulière qui fleure bon l’artisanat et la passion du travail bien fait, sans ostentation. L’enseigne porte le nom de La Botte Gardiane.
Notre rencontre tient lieu d’évidence, comme tous ces rendez-vous immanquables parce qu’ils n’étaient pas prévus. Avez-vous remarqué que tous les rendez-vous manqués étaient d’abord gravés dans le marbre des agenda, en vain ? Bon, ne nous égarons pas dans les méandres du subconscient, restons les pieds sur terre et la terre où la Botte Gardiane est née, est belle et sauvage : la Camargue.
Je suis allée le mois dernier à Aigues-Vives, à la rencontre de la famille Agulhon, repreneur de cette Marque qui recèle la même alchimie que Mister K. Nous allons collaborer pour lancer une paire de sandales, les premières sandales dont je rêvais en secret pour compléter notre vestiaire. Je vais vous conter l’histoire de la saga familiale des Agulhon et vous comprendrez pourquoi les sandales de notre prochaine collection, sont aussi belles et légères que « les semelles de vent » que portait Rimbaud dans ses déambulations.
Au tournant des années 90, La Botte Gardiane était à peine une marque, plutôt l’outil de travail que les gardians de Camargue portaient en chevauchant à travers les joncs et les iris, sur la terre sablonneuse du Delta du Rhône, pour rameuter leur troupeau. Le fondateur de cette marque très confidentielle laissa partir sa petite affaire en liquidation judiciaire, comme une fatalité, au moment où les gardians ainsi que leur troupeau s’effaçaient lentement du paysage.
C’est alors que Michel Agulhon, entrepreneur insatiable, créateur de chaussures de sécurité, entrevit que La Botte Gardiane pouvait renaître de ses cendres. L’affaire fut reprise en 1995, au moment où Antoine, Julien et Fanny, sortaient de l’adolescence pour entrer dans la vie active et la carrière. Leur diplôme aurait dû les destiner a des cursus de banquiers, ingénieurs ou designers, mais voilà, la terre de Camargue doit posséder quelque chose de magnétique et d’envoûtant. Van Gogh et Gauguin pourront vous le confirmer après leur séjour en Arles !
À partir de l’an 2000, l’un après l’autre, Antoine, Julien et Fanny revinrent au bercail pour faire tourner la Marque sous la houlette du père qui envisageait de se retirer, en douceur, avec la satisfaction de celui qui a le luxe de n’avoir rien à démontrer, mais le bonheur de transmettre. Regardez sur le site de La Botte Gardiane, la photo aujourd’hui d’Antoine, Julien et Fanny, vous n’y verrez pas la parabole des fils et de la fille prodigues revenus de leurs illusions, mais la tranquille assurance d’une saga, soudée autour de leur Marque. Il y a des photos qui ne trompent pas.
2002 est assurément l’année où l’enseigne prit son essor et acquit sa réputation de niche d’excellence. La botte de gardian, modèle iconique, a « fait des petits », bottines, chaussures de ville hommes et femmes, sandales, sous le crayon de Fanny, styliste de la saga. Les Japonais qui sont maîtres pour assumer la coexistence entre extrême modernité technologique et traditions ancestrales, virent dans les collections de la Botte Gardiane tout ce qu’ils aiment et les lient dans leur archipel : le respect des anciens, la durabilité, la justesse du dessin, l’obsession du détail et de la qualité, l’absence d’esbroufe, la famille protectrice et puis sûrement le souffle des « kamis », ces esprits du Shintoïsme, capables de se loger aussi bien dans le souvenir d’un proche, un meuble familier ou … pourquoi pas une paire de bottes, pourvu qu’elle ait une âme !
Assurément La Botte Gardiane a une âme, la même que j’ai rencontrée à Cholet chez Laurent Audouin, qui fabriqua Serge, notre sac et chez Alain De Smet qui fabriqua Irving, notre Perfecto.
Antoine, Julien, Fanny et leurs 22 ouvrières et ouvriers, possèdent les mêmes vertus pour travailler le cuir : proximité des fournisseurs de peaux, provenance d’animaux déjà morts, issus de la filière alimentaire, tannage éco-responsable, cuir imperméabilisé et assoupli à la graisse chaude, bottes chaussures et sandales sont faites main - notre paire de sandale aura la semelle entièrement cousue - même perplexité aussi face au cuir dit végétal. Derrière le voile des apparences écologiques, il faut pas mal d’opérations non vertueuses à base de dérivés d’hydrocarbures pour transformer un ananas tropical en ersatz de cuir ! La marque s’y est essayée, sans être définitivement convaincue. Éternel dilemme entre éthique de conviction et éthique de responsabilité, chère à Max Weber. La première est celle de la morale absolue qui a aussi pour effet d’instaurer un monde replié sur lui-même et sans nuance dans son intégrisme paralysant face au cynisme débridé des « autres ». Entre les deux, l’éthique de responsabilité constitue la vraie prise de risque, celle qui assumera de choisir l’action dans le discernement et la sincérité.
Dans cette veine, lisez la présentation sur le site de la Marque, ces mots pourraient être les miens : « La fabrication artisanale entre Nîmes et Montpellier va de pair avec une politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) : approvisionnement de proximité, éco-conception, transparence, durabilité – consommer moins, mais mieux – réparation, conditions de travail… la PME s’inscrit dans un modèle d’économie circulaire. La minimisation des déchets tout au long du processus est encouragée. Les chutes de cuir de botte sont réutilisées pour les sandales, pour certaines doublures, […]. Les boîtes de chaussures sont en carton partiellement recyclé et fabriquées en France […] » et en complément naturel de ce manifeste, les nouveaux bâtiments de la société sont construits en respectant toutes les normes visant à limiter la consommation d’énergie. Chaque poste de travail est conçu pour assurer le bien-être – donc la productivité raisonnée – de chacune et chacun (éclairages LED, aspiration des poussières et solvants, parois anti bruit … ).
La Botte Gardiane est labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant et lauréate 2021 de l’incubateur de la Filière du Cuir ADC (au-delà du cuir) …
Tout cela vous rappelle sûrement quelque chose : faire du beau, faire le bien, le faire bien … zéro stock, zéro gâchis pour la planète.
Quand je vous dis qu’il n’y a pas de coïncidence !
Notre paire de sandales se nommera Madrague. Elle aura en partage avec la Camargue la lumière de la Méditerranée plus toute la conviction et l’authenticité qui sont la raison d’être de La Botte Gardiane et de Mister K.
C.H
Voilà bien le moment de reparler de fleurs et de liberté.
Si vous nous suivez depuis longtemps, le tissu Liberty s’est imposé en douceur dans notre vestiaire, depuis nos débuts, parfait antidote à la mélancolie, « Dream Catcher » des beaux jours qui vont revenir, forcément.
Je vous serine qu’il n’y a pas de coïncidence, mais admettez quand même qu’on ne se nomme pas Arthur Lasenby Liberty, sans être destiné à courir le monde et faire quelque chose de singulier dans sa vie. Mister Liberty fut donc naturellement globe trotter, fasciné par l’Extreme Orient.
En 1875 il ouvre un magasin sur Regent Street, à Londres, inutile de préciser. Il le baptise
Liberty of London.
Tout un programme qui annonce que le lieu fut et restera comme une ultime étape de la Route de la Soie où notre Arthur Lasenby Liberty se mit à vendre toutes les marchandises venues de son orient extrême : porcelaines, objets japonais, tissus indiens et soieries chinoises, bien sûr.
Navigateurs dans l’âme et excentriques aussi, sous les strates épaisses de leurs traditions, nos amis anglais se précipitèrent dans l’immense bâtisse de Regent Street. Une success story s’annonçait. La légende rapporte que les colombages de bois qui tiennent la façade, proviennent de la coque des dernières goélettes de la Royal Navy. Ce geste d’ « up cycling » et « zéro gâchis » avant la lettre m’est familier ! Mais ce n’est pas tout. Vers 1884, Sieur Liberty se laissa attirer par le courant Arts & Crafts qui prônait la fusion fertile entre artisanat appliqué et créativité artistique. Pourquoi inventer des frontières là où elles n’auraient aucun sens ?
Il se mit alors en tête de créer une ligne de vêtements avec le plus beau des cotons, aussi souple, fin et délicat que la soie. Ce rare coton provenait des bords du Lac Tana au Soudan. De fait, ce coton d’exception, tissé très serré, fut baptisé Tana Lawn, pour rester à l’histoire comme un hommage au gazon anglais, souple et immuable. Voilà pour l’artisanat.
Et puis, sieur Liberty ajouta sa patte personnelle, reflet peut-être de son paysage mental, ou, plus sûrement, contrepoint de la montée en puissance de l’industrie lourde dans l’Angleterre de l’inflexible Reine Victoria. Le coton Liberty se fit floraison. Des myriades de fleurs aux tons pastel furent imprimés sur les métrages de ce coton si fin que ses motifs floraux apparaissaient aussi au revers du tissu.
Ainsi naquit une marque partie pour devenir légende.
Elle traversa le XXe siècle au gré des moments de grande fureur entrecoupés de périodes de créativité sublimes, comme autant de Sacre[s] du Printemps. Ainsi vinrent les années 60 qui consacrèrent le tissu Liberty comme antidote à la brutalité du monde.
«🎶… if you’re going to San Francisco, be sure to wear some flowers in your head … », chantait Scott Mc Kenzie pour conjurer l’absurdité de la guerre au Viêt Nam. À chaque génération son agent pathogène et son besoin de fleurs !
En 1960, à côté de nos punks cloutés, Cacharel fit souffler dans ses collections toute la fraîcheur et le romantisme du tissu Liberty à profusion. Le pape Saint-Laurent apporta sa patte de génie pour saupoudrer de Liberty ses défilés. Comme un irrésistible appel d’air, Marc Jacobs, Nicolas Ghesquière ou Isabel Marant (Ah ! ses mini-jupes et ses vestes matelassées en Liberty !), célèbrent à leur tour, aujourd’hui, le Sacre du Printemps en Liberty.
Victor, Brooke, Solal, seront une nouvelle fois en belle et harmonieuse compagnie jeudi 29 avril prochain !
Nous les déclinerons pour ces prochaines réservations sur une base 100% soie certifiée REACH et Oeko Tex évidemment, infiniment précieuse. Hâte de vous les présenter.
Pour connaitre l’histoire de la soie, c’est par là !
"Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !"
Baudelaire aurait aimé toute l’efflorescence du tissu Liberty.
En robe légère qui flotte au vent, en blouse, en mini jupe, Madrague aux pieds, laissons-nous porter par le parfum de mille fleurs et tenons bon !
Prenez soin de vous toujours.
C.H
Pour les Cartésiens, vous le savez bien, les hypersensibles avancent dans la vie de façon désespérément irrationnelle, et pourtant elles et ils avancent, sur un chemin buissonnier qu’elles et eux seuls connaissent, plein de sons, d’odeurs, de sensations, des bribes de chansons et des fragments de phrases qui annoncent le jour qui vient avec promesse de belles rencontres. Ricochets et résonances entre toutes les sensations qui s’offrent, sont les compagnons de route de nos vies.
« Comment montrer, sans les trahir, les choses simples dessinées entre le crépuscule et le ciel ? Par la vertu de la vie obstinée, dans la boucle du temps artiste…. »
J’avais en tête cette phrase de René Char extraite de sa préface de La Postérité du Soleil – sublime titre ! - de Camus, lorsque j’ai rencontré Delphine [Cauly].
Oui, Delphine est artiste jusqu’au bout des ongles. Delphine dessine, depuis toujours. Petite elle dessinait des princesses, évidemment, jour après jour, avec la même délectation. Elle a su très tôt, comme une évidence, que sa raison d’être serait liée au dessin. Scolarité studieuse, des parents professeurs … Qui a prétendu qu’on ne peut devenir artiste que dans la révolte et les convulsions ? Clichés ! Delphine est née artiste, elle ne fait que vivre sa vie avec douceur et bienveillance, simplement libre et obstinée, sous la houlette de sa maman bien aimée, véritable Mama corse qui avait la beauté stupéfiante des Îles Sanguinaires et d’Ajaccio en partage avec ses bébés. Nos parents n’envisagent jamais qu’on soit saltimbanque … ou entrepreneur. Ce sort n’est pourtant pas sans noblesse, en revanche le confort matériel et la sécurité de l’emploi ne sont pas, au commencement, le lot des artistes … ou des entrepreneurs.
À sa sortie de l’Ecole des Beaux Arts, Delphine est seulement riche des rencontres qu’elle a pu y faire. Des immenses artistes plasticiens touche-à-tout, tel que Boltanski, son professeur, l’ont inspirée et auraient pu la tenter d’entrer dans leur univers protéiforme au carrefour de la figuration libre et de l’art conceptuel. Non, décidément, aux Beaux Arts, Delphine ne se sentait elle-même qu’en dessinant, inlassablement.
Par les hasards de la vie, autrement dit, grâce à son petit ami de l’époque, Delphine a la chance de répondre à sa première commande : elle illustre de jolis contes pour « L’Ecole des Loisirs », éditeur pour la jeunesse. Puis, les grands magasines de mode, tout puissants au tournant des années 2000, font de l’œil à Delphine … qui se rend vite compte que le diktat des directeurs artistiques et leurs photographes stars laissent peu de place aux dessinateurs qui n’aiment que les marges à remplir d’un trait fin.
Alors Delphine va un peu errer, sans jamais se perdre.
Un temps vendeuse dans un magasin - il faut bien se nourrir et payer son loyer ! - la frustration et la rumination auraient pu la faire vaciller. Mais elle ne vacille pas, au contraire, elle quitte son magasin au bout de 3 ans, pour jouer son va-tout, sans parachute. Il faut dire que vers 2005, un phénomène inouï – Internet et les réseaux sociaux - avait commencé à envahir notre quotidien. Formidable appel d’air pour les dessins de Delphine, qui trouvèrent spontanément leur public.
Les princesses que, petite, elle dessinait, sont devenues femmes. Elle les dessine d’un trait sobre et précis , à la mine de plomb, rehaussé d’encre de Chine et quelques aplats d’aquarelle. Véritable manifeste à la féminité, ni glamour ni bimbo, mais pleine de délicatesse et sans fard, c’est tout et c’est bien nous, non ?
Arriva alors ce qui devait arriver, une rencontre solaire. À l’approche de 2014, Aurélie et Sylvie, chanteuses du duo Brigitte, tombent sous le charme du dessin de Delphine et de son univers. Une collaboration fertile commence. La pochette de l’album « À bouche que veux-tu », dessinée par Delphine, entre en symbiose avec des paroles et des rythmes qui nous transportent sur la scène d’un casino de la Riviera avant le déchaînement du disco. Regardez le clip, ne vous y trompez pas, les deux filles en lamé ne sont pas les nunuches de service que des garçons en décapotable sport sifflent sur la Croisette. Elles sont en contrôle de leurs émotions et conscientes de leur pouvoir de séduction, sans déborder, jamais, mais peut-être légèrement nostalgiques d’un temps où la vie était insouciante - « 🎼…la vie et les chansons d’amour en sucre me font toujours autant d’effet… palalalala pa pa lalalala… » - sur fond de palmier, de papyrus et de flamands roses empaillés. Voilà, encapsulé dans ce clip, tout l’univers de Delphine.
Elle lui a donné un nom, signature singulière, qui lui tient lieu de mythologie personnelle : l’été 1981 .
C’est naturellement l’année de sa naissance, ainsi que celle de Beyoncé, Alicia Keys, Natalie Portman ou Louise Bourgoin. Les astres eurent de belles inspirations, cette année-là. Dans la foulée, la peine de mort fut abolie, jetée dans les ténèbres de notre histoire, après un bel été. D’après nos parents et les témoins de ce temps béni, vaguement mélancoliques, les esprits étaient à la fête, pas à la distraction, nuance ! Le Studio 54 à New York dans le sillage d’Andy Warhol et Bianca Jaeger, Le Palace à Paris, incarnaient cet espèce d’hédonisme cosmopolite insouciant. Sur les plages de Pampelonne, mères et filles, seins nus, jouaient et rejouaient « L’année des méduses » en sirotant un Campari soda … le mélanome n’était pas un sujet d’attention, les bouleversements qui s’annonçaient, non plus. Le Sida allait bientôt gâcher la fête, Tchernobyl le suivra, un temps compensé par la chute du Mur de Berlin … nous connaissons la suite de l’histoire, avec ses folles espérances et ses épreuves comme ce Corona virus qui s’obstine. C’est la vie ! Mais dans cette vie, il ne faut jamais passer à côté des parenthèses enchantées qui vont et reviennent, comme un Été 1981.
J’ai demandé à Delphine de dessiner nos prochains mantras et les boîtes qui servent d’écrin à vos commandes. Je suis émue que Delphine ait accepté. Bien sûr il est question de commerce, mais sans l’alchimie humaine, cela n’aurait aucun sens. Alors lorsque vous ouvrirez la jolie boîte qui contiendra votre commande, vous aurez l’impression de sentir les effluves d’un Été 1981. La queue de traine des années hippies à Formentera (ce n’est pas pour rien qu’un de nos chemisiers se nomme Mimsy, comme Mimsy Farmer, la sirène de « More ») apporterait ses notes de Monoï et de Patchouli, le clapotis des eaux turquoises et la bossa nova de Chico Buarque (la pub Schweppes évidemment) viendraient chanter :
« 🎼 Essa moça ta diferante »… Oui, cette fille est différente et ce ne serait pas qu’une impression.
C.H
Je vous présente aujourd’hui Nadège. Elle dirige l’Imprimerie Heldé [nadege.tournay@imphelde.fr] qu’elle a reprise en 97 à la mort, trop tôt, de son père bien-aimé.
Nadège fait partie de mon réseau professionnel et affectif. Si si ! Croyez-moi, contrairement au cliché usé jusqu’à la corde, il est tout à fait possible d’être entrepreneur(e), exigeant(e) et sentimental(e). Il est même recommandé, face à tous les mauvais vents que nous affrontons en ce moment, de solliciter tout ce qu’il y a de bien et généreux dans ce bon vieux facteur humain.
L’imprimerie Heldé a été l’un des tous premiers compagnons de route de ma Marque.
Mes brochures, mes fascicules, mes cartes sur joli papier sortirent de l’imprimerie, toujours agrémentés du grand sourire de Nadège et … d’arrangements souples et bienveillants sur les paiements.
L’imprimerie loge dans la « Cité » du 36 Bvd. de La Bastille, comme une enclave d’artisans au milieu de la grande ville. Chaque fois que j’y entrais pour prendre ma livraison, à la course comme toujours - la ponctualité est le défi que j’ai juré de relever en 2021 - quelques paroles de Nino Ferrer dans La Maison près de la fontaine remontaient à la surface de la malle à émotions, qui dans mon cas, est toujours prête à déborder : … la maison près des HLM a fait place à l’usine et au supermarché / les arbres ont disparu, mais ça sent l’hydrogène sulfuré, l’essence, la guerre, la société ... C’n’est pas si mal, et c’est normal, c’est le progrès.
Eh oui ! Dans un coin de l’imprimerie, trône en majesté une vieille rotative mécanique, trace du temps jadis où le compagnonnage était la norme, mais l’eco-responsabilité n’était pas un sujet d’attention. Ce n’était pas «mieux avant », c’était simplement différent, au temps préhistorique d’avant l’économie numérique. Il faut savoir monter dans le bon train sans regretter de l’avoir loupé.
Or Nadège a su négocier tous les virages dans son métier, au gré des virages que tous ses clients eux-mêmes prenaient et lui imposaient. Il y a du darwinisme obligé dans la vie d’un entrepreneur, qu’il soit petit, moyen ou gros.
Dans les années 80 l’imprimerie Heldé était quasi captive des banques et des assurances, grandes fonctions alors très papivores et chronophages. Et puis, c’n’est pas si mal, c’est le progrès, elles ont à marche forcée, dématérialisé leur «paperasserie » au profit de la bureautique et du classement informatisé. Nadège eut alors l’intuition qu’à côté des grandes machineries administratives il y avait de la place pour une imprimerie de qualité. La maison Heldé investit dans des machines ultra performantes capables de convertir en temps réel un fichier digital en enluminures personnalisées. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de constater que la globalisation n’aura pas tué le besoin d’authenticité et de proximité, bien au contraire.
Une belle carte sur papier vélin vaut tous les textos elliptiques qu’on dégaine pour un oui, pour un non.
De fait, aujourd’hui Heldé sert et cultive une clientèle dédiée à l’événementiel, sportif, festif, marques de luxe, la restauration aussi, avec des réflexes et savoir-faire - respect des délais et personnalisation - dignes des meilleures enseignes qui délivrent qualité et jouissent du privilège d’être reconnues.
Hélas vous venez de comprendre combien tous ces secteurs d’activité, Ô combien « essentiels » en dépit d’une classification inconséquente récente, souffrent des dégâts occasionnés par un virus sournois et dévastateur. Ils ont entraîné l’imprimerie dans la désolation, avec une trésorerie qui diminua comme peau de chagrin depuis mars. Mais Nadège ne lâchera rien, je le sais. Elle cultive son réseau pour redémarrer dès la sortie du tunnel, qui est proche si nous restons unis. Parmi tous les vaccins qui contribueront à la reprise tant espérée, il en est un qui se nomme résilience et trace, de celles qui nous permettent d’avancer en ne gardant que le meilleur des coups que le sort nous aura infligés.
Pour toutes ces raisons, nous avons passé une commande spéciale à Heldé, celle de notre papeterie pour les fêtes. Un bonheur ne vient jamais seul. Le beau papier de Nadège se mettra au service des dessins de Clémentine du Pontavice et son oiseau dont « l’essor sans fin nous réclame. Planons sur l’air et les eaux ! Les oiseaux sont de la poussière d’âme » (V.Hugo – Chanson des oiseaux). Quand vous recevrez notre papeterie, pensez à Nadège qui ne lâche pas la barre par mauvais temps. Aidez-la si vous le pouvez et faites-la connaître en ligne, elle le mérite comme toutes ces TPME pour qui les aides financières les plus exceptionnelles ne remplaceront jamais les sourires de clients satisfaits.
Dans mon bouquin, je vous ai conté l’histoire du 4 de la rue Chanaleilles. Dans une autre vie récente, je m’y promenais souvent avec Michka, la truffe au ras du sol. Moi, j’étais plutôt nez et tête en l’air, aux sens propre et figuré. Je m’arrêtais toujours, pour lire et relire l’inscription sur marbre qui m’attirait confusément, au dessus de la porte du bel immeuble couvert de lierre. On y lit :
Dans cette maison a vécu de 1954 à 1978 René Char
« Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves.
Seules les traces font rêver »
Sans Gutenberg et l’invention de l‘imprimerie, nous serions très pauvres en traces.
C.H
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